Région : Languedoc-Roussillon
La région naturelle des Cévennes forme une chaîne montagneuse correspondant au Sud-Est du Massif Central. Constituée de reliefs prononcés, elle atteint son point culminant à 1699 mètres d’altitude, au pic de Finiels dans le mont Lozère. Administrativement la zone est située dans les départements du Gard, de la Lozère, de l’Ardèche, de l’Hérault et de l’Aveyron.
Employé à l’origine pour désigner toute la bordure Sud du Massif Central, y compris la Montagne Noire ou les monts de l’Espinouse et du Caroux, le terme « Cévennes » est aujourd’hui généralement réservé à une aire délimitée par le mont Lozère au Nord et par le massif du mont Aigoual au Sud-Ouest, en incluant une partie de la plaine méridionale au Sud-Est, notamment le bassin alésien.
Sous l’influence de climats convergents et de microclimats
Territoire de reliefs, les Cévennes sont soumises à un climat de convergence méditerranéen et montagnard. Il se caractérise par de fortes précipitations aux équinoxes notamment à l’automne, une sécheresse estivale parfois importante et des températures assez froides de l’automne au printemps.
La présence de reliefs prononcés provoque des effets microclimatiques difficiles à anticiper. Ce sont en particulier les épisodes cévenols à l’automne, combinant pluies diluviennes et orages localisés, et les fortes chutes de neige localisées en hiver.
Ce climat favorise l’apparition d’une biodiversité spécifique à la région.
Une topographie reflet d’une histoire géologique ancienne et riche
Les massifs cévenols sont de natures variées et offrent différents types de sols permettant à des flores spécifiques de se développer.
Les sols issus des roches granitiques et schisteuses, sont fréquents. Acides ils conviennent aux châtaigniers et aux muriers.
Les sols plus pauvres, de type siliceux et bien drainés, sont le territoire des bruyères dont on trouve plusieurs sortes.
Enfin la zone présente aussi des terrains carbonifères isolés en petits bassins qui ont conduit à l’exploitation du charbon et d’autres minéraux.
Un territoire façonné par le travail des hommes
Territoire austère et enclavé, les Cévennes ont été un lieu de de refuge à partir du moyen-âge, subissant un important apport de population. Les paysages sont témoins de ces évolutions humaines et présentent des aménagements réalisés pour développer une agriculture vivrière malgré les contraintes naturelles.
Un aménagement en terrasses
La construction de terrasses planes en courbes de niveau, reposant sur des murets de pierres sèches et irriguées par des canaux prélevant l’eau des torrents en amont, est un élément essentiel de ce développement.
L’aménagement en terrasses réalisé pour le développement agricole est aussi un atout protégeant les versants contre l’érosion
Des paysages marqués par les modes agraires
Les châtaigneraies, qui s’étendent sur une grande partie des vallées de la région à partir de 400 mètres d’altitude, sont un autre élément caractéristique des Cévennes. L’implantation de la châtaigne date ici de l’époque gallo-romaine, avec une extension nette au Moyen-Âge.
L’espace présente également de nombreuses traces d’anciens parcours d’élevage ovins et caprins, progressivement reconquis par la flore locale et les ronces, ou refermés par l’ économie du bois qui s’est développée depuis plusieurs décennies, avec la plantation de sapins, de pins, et épicéas.
Enfin de nombreuses magnaneries et filatures parsemées dans le paysage témoignent des anciennes activités de production de soie et de bas dans la région.
Activités et productions agricoles
L’activité économique des Cévennes repose principalement sur le tourisme vert et sur une petite agriculture, combinant élevage caprin et ovin, maraîchage, châtaigneraie et viticulture. L’exploitation sylvicole est également bien développée.
Plusieurs productions agricoles sont reconnues par un signe officiel de qualité et d’origine : l’oignon doux des Cévennes AOP, le miel des Cévennes IGP, le Pélardon AOP. Et plusieurs autres bénéficient d’une notoriété forte liée à leur appartenance à ce territoire comme la pomme Reinette du Vigan ou les châtaigne et la crème de marron des Cévennes.
Le Parc Naturel National des Cévennes
Le territoire des Cévennes est un lieu naturel privilégié. Il abrite en son sein le Parc National des Cévennes, créé en 1970, qui est le seul de France métropolitaine à être habité et exploité par des résidents permanents. Il est également le plus grand de la métropole avec 3730 km² de superficie. Il est reconnu réserve de biosphère par l’Unesco depuis 1985 et on y a répertorié 2410 espèces animales, dont 42 sont classées strictement menacées et 18 sont des espèces rares. On peut citer la présence de loutres, de castors d’Europe, de cerfs élaphes, de sangliers, de vautours, de faucons pèlerins, et de très nombreux insectes. Près de 2250 espèces de plantes à fleurs ont également été recensées dans le Parc, ce qui représente 40% de la flore française sur seulement 0,5% du territoire national.